Le musée imaginaire de Malraux : une réalité Google Art Project

LE MUSÉE VIRTUEL : Google Art Porject

Le 1er février 2011, la firme Google créé : le Google Art Project. Plateforme interactive où 230 musées et institutions culturelles de différents pays ont autorisé la numérisation d’une partie de leur collection. Google Art Project propose alors différentes rubriques pour que l’internaute puisse naviguer très simplement. Une classification alphabétique des institutions du projet et des 8992 artistes dont les œuvres ont été numérisées ainsi qu’une galerie aléatoire des œuvres (actuellement 43 130 œuvres) sont à notre disposition.Google Art Project : Tate Britain visite virtuelleGoogle Art Project : visite virtuelle Musée d'Orsay

Les Institutions et leurs collections :

Avec ce project, Google permet aux internautes curieux, passionnés, étudiants ou scientifiques de visiter plus de 155 musées virtuellement. La technologie Street view, initialement utilisée pour les services de localisation de Google a été spécialement adaptée pour Gogle Art Project : Quai Branlyfonctionner à l’intérieur des bâtiments, panoramique à 360°, reconstitutions 3D, on s’y croirait. Cependant, les musées n’ont pas tous accepté l’accès virtuel à leurs salles, et ont presque tous imposé un accès restreint telle que la Tate Britain de Londres qui nous autorise à visiter quelques unes de ces galeries. L’illusion est bluffante, ces visites virtuelles à 360 degrés rendent possible l’approche des œuvres, mais aussi un déplacement à travers les salles en empruntant les portes qui d’un double clic et d’un saut aérien nous emportent dans la salle suivante. Les différentes institutions sont listés dans la rubrique « Collection« . Récemment, 46 collections ont été ajoutées (principalement espagnoles et américaines) ; La France compte actuellement 7 collections dont celle du Musée d’Orsay (qui a numérisé 255 œuvres), du musée du quai Branly et du Château de Versailles qui tous nous ouvrent leurs portes et nous émerveillent sur le web 2.0.

Etats-Unis, Canada, Chine, Japon Brésil, Colombie, Italie, Danemark, Inde …. de nombreux pays ont rejoint ce projet pour plus de visibilité, plus d’accès mais aussi pour stimuler l’envie d’entrer physiquement dans l’institution.

Pour accéder à la visite virtuelle ou simplement savoir si le musée qui vous intéresse possède cette option, il suffit de cliquer sur l’onglet « détails » qui apparait collé au nom du musée, en tête de page. Google Art Project ouvre alors une nouvelle fenêtre, plus claire que le fond noir du thème principal. Dans cette fenêtre ce trouvent des informations sur le musée en anglais (historique, faits marquants, politique de l’établissement, etc…), un lien direct sur le site officiel de l’institution et une carte Google Map qui indique au visiteur l’emplacement du musée et la façon dont il peut s’y rendre. Sous le plan, si le message « See in Museum view » ou « Afficher dans le musée » apparait, cliquer dessus. Votre visite virtuelle peut alors commencer.

Google Art Project : Moma mini historique et plan

Les œuvres numérisées  :

Lorsque l’on clic sur l’onglet « Œuvres » ou « Artworks », une page apparait où sont exposées aléatoirement toutes les œuvres numérisées. Le curieux peut alors se perdre dans cet espace et découvrir un très grand nombre d’œuvres qui lui sont alors inconnues. Pour une navigation plus rapide et efficace, l’internaute dispose d’une barre de recherche en haut de la page à droite et peut entrer le nom d’une d’œuvre, d’un artiste, d’un pays ou d’une institution. Une autre barre de recherche s’offre à lui, sur la gauche. Celle ci est divisée en deux catégories et dispose d’un alphabet en filtre.Google Art Project : Page oeuvres

Les œuvres numérisées par Google Art Project peuvent toutes sans exception être agrandies au bon vouloir de l’internaute. D’un simple glissement de curseur, l’œuvre s’offre alors dans ses moindre détails, et nous pouvons alors admirer le coup de pinceau de l’artiste et le modelé de la chair. L’internaute peut enfin découvrir en détail l’Olympia de Manet conservée au Musée d’Orsay, et de chez lui ! Si vous ne disposez pas d’une souris, vous pouvez, après plusieurs essais, effectuer ce zoom grâce à une reproduction miniature qui apparait dans l’angle droit de votre fenêtre. Le résultat sera le même, malgré la patience qui vous sera nécessaire pour effectuer l’opération. Les œuvres de Google Art Project ont encore une légende pauvre, démunie de la technique et des dimensions de l’œuvre. C’est un fait, si Google Art Project n’est pas encore parfait, le site est encore en construction et fait l’objet de modifications plutôt régulières, le projet s’inscrit directement dans l’aire actuelle : les Digital Humanities.

Google art project : Olympia de Manet

Sur les 43 130 œuvres actuellement en ligne, certaines telle que La Naissance de Vénus de Sandro Botticelli conservée à la Galerie des Offices à Venise, ont bénéficié, après sélection des différentes institutions, d’une numérisation particulière, au plus près de l’œuvre. Un appareil photo produisant des images d’une résolution de plusieurs gigapixels (soit plus de 7 milliards de pixels) a été utilisé, permettant d’observer l’œuvre « microscopiquement », de la touche à la patine, invisibles à l’œil nu.

Détail très haute définition de La Naissance de Vénus, Botticelli, 1483-1485Capture d’écran 2013-04-04 à 22.26.58

Google Art Project : Olympia Manet (détail)

Créer sa galerie Google Art Project       –         Notre galerie « Nudité et Intimité« 

Google Art Project devient encore plus intéressant lorsqu’il permet à ses internautes de créer leurs galeries d’après les œuvres numérisées. Il faut pour cela posséder une adresse Gmail (et oui Google privilégie ses différentes plateformes avant tout ne l’oublions pas ! ). En vous connectant dans l’onglet « Connexion« , vous pourrez alors créer votre galerie, lui donner un titre (qui ne doit pas exceller 20 caractères), ajouter un commentaire d’accompagnement qui apparaitra dans l’onglet « détails », et choisir  un profil public ou privé. De plus, il est possible de partager les galeries sur les réseaux sociaux Facebook,  Google +, et  Twitter, ainsi que d’en faire sa « promotion » par mail. Google Art Project propose également un diaporama de chacune des galeries, dont le temps de pause entre chaque image est réglable selon le bon vouloir de l’internaute.

Nous avons alors décidé de créer notre propre Galerie Google Art Project que nous avons intitulée « Nudité et Intimité » puisque le site censure les mots : « érotisme » et « érotique » de petites étoiles : ****. Dans cette galerie vous trouverez 88 œuvres qui touchent à notre sujet : des dessins érotiques d’Egon Schiele et de Gustav Klimt, aux peintures et pastels d’Edgar Degas, Henri de Toulouse-Lautrec, Édouard Manet, Gustave Courbet mais aussi la Vénus d’Alexandre Cabanel.

Nudité et intimité : Notre galerie d'image dans google art project

En conclusion, Google Art Project est une plateforme claire, facile d’utilisation, qui permet à l’internaute de voyager de musée en musée, de créer sa propre galerie d’image publique ou privée, de découvrir une multitude d’artistes et d’œuvres numérisées en très haute définition, de les observer dans leurs moindre détails et tout cela virtuellement.

Si le musée imaginaire d’André Malraux coagulait entre l’idée de musée et l’idée de reproduction, en souhaitant réunir des œuvres en un même lieux qui d’ordinaire ne peuvent être réunies, moyen de mettre en lien des cultures différentes et sorte de non-lieu qui agit sur tous les lieux, il semble que la firme Google soit parvenue à faire de cet imaginaire une réalité. Le musée imaginaire de Malraux est devenu possible, il est à portée de clic.

Si le sujet vous intéresse, lire :

A. Malraux, Le musée imaginaire, Paris, Gallimard, 1965.

C. Welger-Barboza, Le Patrimoine à l’ère du document numérique. Du musée virtuel au musée médiathèque, Paris, L’Harmattan, 2001.

Pauline C. COSTE

paulinec.coste@gmail.com

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